Extraits du Tome 1 « Le sombre de l’or »

« Mais qu’avait-elle fait ? Elle aurait aimé se réveiller d’un long cauchemar, mais elle savait pertinemment qu’il n’en était rien. Elle avait espéré transcender sa douleur, mais c’est bel et bien celle-ci qui l’avait envahie, pleine et entière. Elle s’y était noyée et ne parvenait pas à refaire surface. Sur le chemin du retour, elle prenait pleine conscience de ce qu’elle s’était infligé cette nuit. L’autodestruction dont elle s’était rendu la victime, l’avait totalement consumée. Mais plus que tout, elle en était maintenant sûre, elle n’aimait qu’Hermios et venait de les priver tous les deux de ce qui aurait dû être leur plus beau moment. Parviendrait-elle à le lui cacher ? Mais surtout, parviendrait-elle à donner de nouveau son corps, cette fois non par détresse, mais bien par amour ? Pour elle dorénavant, le sexe ne représentait que douleur et honte. L’homme qu’elle aimait parviendrait-il à lui rendre cette dignité qu’elle avait volontairement fait voler en éclats ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Mais une seule chose l’obsédait, elle devait se faire pardonner par Hermios, l’homme de sa vie. »

« Sa mère, la grande sorcière Zanola, était morte seulement quelques mois auparavant et lui avait livré le secret de sa naissance juste avant de s’éteindre. Elle lui avait dit que dans peu de temps, son père reviendrait, accompagné de son frère et qu’elle devait les accueillir pour les aider à reconstruire une armée forte et puissante. Au moment de sa mort, Vicer qui était lié à elle avait disparu et laissé la place à la chouette d’Ourias, qui contrairement à son apparence inoffensive, était capable de faire beaucoup de dégâts car en cas d’attaque, elle pouvait cracher du feu comme les dragons jadis. »

« Les flammes envahissaient les rues de la ville et engloutissaient les maisons. Des cris retentissants jusqu’à plusieurs kilomètres mettaient en alerte les gardes qui envoyèrent des émissaires aux portes de Tanos, afin de prévenir Ademos en l’absence de son père. Le son des lames tranchantes qui se heurtaient avec fracas les unes aux autres effrayait les habitants de Balladium qui fuyaient vers la campagne. Obligés de tout laisser derrière eux à l’emprise du feu, maisons, meubles, vêtements et denrées. Ils n’eurent le temps de rien emporter et tentèrent seulement de sauver leurs vies et celles de leurs enfants qui criaient. Ces scènes étaient insoutenables pour Alaris qui voyait son peuple dévasté. »

« Au fur et à mesure qu’il se dévoilait à elle, une sensation étrange commençait à se faire ressentir. Elle avait comme des fourmis dans les jambes et son cœur battait de plus en plus vite. Elle ne comprenait pas pourquoi la vision de ce corps si imposant pouvait jouer autant sur sa perception physique. Mais lorsqu’arriva le moment pour lui de commencer à abaisser son pantalon, elle fut soudainement prise de panique et lui demanda d’arrêter. Il comprit immédiatement ce qui la perturbait et il était hors de question pour lui que sa femme, cette nuit-là, puisse perdre une seconde de l’intense plaisir qu’il lui réservait. »