Extraits du Tome 2 « Le sombre de l’or »
« Tu me fais rêver d’une vie où je serai libre de t’aimer sans ressentir chaque jour cette meurtrissure dans mon cœur, de te voir sans avoir le droit de te toucher, de te sentir sans avoir le droit de t’approcher. Tu n’imagines pas tous ces instants que j’ai passé à réfréner mes envies de te prendre dans mes bras, de t’embrasser ou même seulement d’effleurer ta peau. Tout cela m’est interdit, le simple fait de t’aimer en secret depuis des années est répréhensible. Alors à force de prendre sur moi j’ai fini par devenir plus distant, plus froid. Il y a même des moments où j’ai l’impression de ne plus avoir aucune envie de rire ni même de vivre. T’imaginer un jour dans les bras de mon frère est une véritable torture que je dois endurer chaque jour et tout ce que tu viens de me dire en est d’autant plus difficile à vivre que je sais qu’un amour entre nous ne sera jamais possible. »
« Il y a trois jours, lorsqu’ils étaient passés du côté ennemi, tout s’était compliqué. Il régnait sur les Ovinges une atmosphère différente du reste de l’Eropie dès que l’on y pénétrait. Ils avaient tous les sept, ressenti comme un poids soudain sur les épaules, une force obscure qui venait peser sur leur moral. Ils se posaient alors la question de cette étrange sensation néfaste. Etait-elle liée au changement brutal de température ? Ou les pouvoirs de la sorcière envahissaient-ils toutes les Ovinges comme un fil protecteur à ne surtout pas franchir ? Ils n’en savaient rien et cela les inquiétait beaucoup, mais il fallait pourtant bien qu’ils avancent. Dès les premiers mètres, le froid commençait à devenir glaçant. Les premiers flocons commençaient à tomber et malgré le désagrément des températures, ces petits cristaux poudreux et glacés qui tombaient sur le bout du nez de la jeune femme l’émerveillaient . Mais cela annonçait aussi que le voyage allait encore un peu plus s’envenimer et qu’il ne fallait vraiment plus perdre de temps. »